vendredi 14 janvier 2011

Terrorisme artistique

En quelques semaines, deux films sortis dans les salles obscures posent la question de la place de l'art dans la ville. Radicalement différents dans l'approche, Faites le mur! et Sound of noise ont pourtant bien des points communs.

Comme à son habitude, Banksy nous fait un tour de passe-pase avec son film faites le mur. Alors qu'il devrait parler du street art, il parle finalement du mec qui filme le street art, pour finalement en faire lui-même et dépasser ses maitres. En terme d'attention médiatique et financier, mais pas forcément en terme artistique. Contrairement à la carrière de ses prédécesseurs, Mr. Brainwash connait un succès fulgurant. On pourrait dire qu'il a accumulé dans sa petite tête durant toutes ces nuits où il suivait caméra à l'épaule les précurseurs du street art. On peut aussi penser, comme le film nous le laisse entendre, que tout ça n'est qu'une vaste blague de Banksy, et que derrière les "oeuvres" de Mr. Brainwash se cache Banksy lui-même et toute sa clique. Ou  pas, on ne le saura peut-être jamais...

Banksy partout (justice nulle part? (syndrome anar)).

Cette cabine abandonnée dans la rue finit dans une salle des ventes...



Le plus intéressant dans tout ça, c'est la question de la place de l'art. Banksy a posé ses toile à la fameuse Tate Gallery de Londres, au beau milieu des oeuvres reconnues. Il a peint sur le mur séparant Israël et la Palestine. Il dépose ses oeuvres dans la rue. Dans Sound of Noise, une bande de batteurs suédois décide de jouer une pièce intitulée "Musique pour une ville et six batteurs". Face à eux, un policier détestant par dessus tout la musique, et qui ne rêve que de silence. La ville devient un terrain de jeu, une salle de concert géant où tout est bon pour jouer. Sound of noise désacralise, de façon rigolote, en plus. L'inspecteur, frappé d'une bénédiction, ne peut plus entendre les sons provenant des objets touchés par les musiciens. Les objets du quotidien et les gens sont également inaudibles pour lui. Tout son, finalement, est susceptible d'être interprété comme de la musique, jusqu'au final où le son disparait, la musique est lumière, et tout est bien qui finit bien. 


Dans les deux films, le "héros", spectateur des artistes, devient lui-même artiste. Mr Brainwash lâche la caméra pour exploiter le filon du street art, le policier qui déteste la musique compose une symphonie silencieuse. La ville est son instrument, la musique n'est plus son. Dans la réalité (?) comme dans la fiction, ce que l'on nomme artiste devient tout à coup très discutable...

"sa place est dans un musée!" du calme Indy...

La morale? Il n'y en a probablement pas. Ou alors si, juste que l'art est potentiellement partout, mais cela n'est ni une bonne ni une mauvaise chose. L'important est de faire ça où l'on veut tant que les flics courent moins vite.



C'est beau ça non? J'ai du piquer ça à Jean-Michel Jarre ou à Kant, je sais plus.



Si c'est du Comic sans MS par contre c'est moche désolé.

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