lundi 28 février 2011

Ces jeux de grande solitude

Dans le jeu vidéo, ce qui se vend, c'est le MMO. Comprenez: massivement multijoueur online. Mais si, vous savez, cousin Kévin qui passe son temps devant son personnage virtuel qui est une elfe super bien gaulée! Ah, oui, voilà, ça vous revient. Le MMO, c'est la solution ultime des développeurs pour accrocher pendant des mois des joueurs qui regardent le popotin de leur personnage. Et ils payent pour ça. Magie de la modernité.

Attention, il n'y a pas que WoW (world of warcraft pour les noobs) dans les MMO. Au delà des RPG aux quêtes fascinantes (j'ai besoin de tel objet - va tuer des méchants -ramène moi l'objet qu'ils ont sur eux (d'ailleurs comment des animaux sauvages ont de l'argent sur eux? (les RPG me dépassent (ça fait trop de parenthèses non?)))), bien d'autres genres s'essayent au multi online, comme le foot et sa baballe, les FPS qui font pan-pan ou la voiture qui fait vroum vroum. 

On est loin des soirées LAN où tout le monde apportait son PC, passait 4h à régler le tout pour que tout le monde puisse jouer ensemble, 3h à l'échanger des fichiers plus ou moins légaux, et passait une bonne demi heure à jouer sur un FPS. le bon temps, moi j'vous l'dit.


Bon, bref, tout ça on s'en fout. On sait tous que pour être hype, il faut aller à contre courant. Lâchez donc Call of Duty Modern Black Ops de la mort pour se tourner vers... le vide. Bon ok, comme ça, ça donne pas envie, mais en fait si. Il existe de véritables aventures vidéo-ludique à vivre seul, et sans même âme virtuelle qui vive.

Les spécialistes, c'est la bonne vieille Team Ico, une sorte de vitrine Sony qui sort des jeux hors-normes. Mené par le perfectionniste Fumito Ueda, ils nous gratifient dès 2002 du fabuleux Ico, fable magique où deux personnages qui ne se comprennent pas doivent s'entraider. 



 Ico est un petit garçon enfermé dans un grand château à cause des cornes qui ornent sa tête. Bientôt libéré de sa cellule, il erre dans la prison et découvre Yorda, un jeune fille qui semble enfermée elle aussi. Bien que frêle, elle peut ouvrir les portes du château comme par magie. Les deux personnages cohabitent donc dans cet univers peuplés d'ombres et tentent désespérément de s'échapper.




 Le coup de génie, c'est que le duo se complète à merveille. Les deux personnages se tiennent par la main et s'aident mutuellement. On ne va pas spoiler, mais les séquences sans Yorda donnent une véritable sensation... de manque. Oui, Ico joue sur les sentiments, et sans giclées de sang s'il vous plait.






 Allons plus loin dans la solitude avec Shadow of the colossus, développé par la même équipe. Cette fois ci, l'impression de solitude est encore plus frappante. Le personnage, dont on ne sait même pas le nom, arrive dans une contrée désertique sur son cheval, portant le corps sans vie de sa bien aimée (bonjour l'odeur). Une légende prétend qu'on peut faire revivre un être cher dans un temple de la région, ce qui s'avère vrai, à condition de détruire 16 colosses, des monstres faisant des dizaines de mètres de haut. 



 La sensation de solitude est poussée à l'extrême, avec des étendues désertiques à perte de vue. A chaque victoire, vous êtes ramenés au temple central, avant de partir vers un nouveau défi. Le voyage pour rejoindre le colosse suivant est en lui même fascinant, il vous oblige à parcourir des paysages vides, mettant le joueur dans l'ambiance avant le combat fatidique. Le seul compagnon, Agro, fidèle destrier, n'est pas franchement porté sur la causette, autant dire que cette quête impossible est introspective. A chaque meurtre de colosse, on se demande où tout cela va mener, quel est l'origine de ses colosses, si tout cela en vaut bien la peine... mais oui, le jeu est absolument somptueux et devrait être au programme à l'école, sans déconner. 






Le prochain jeu du studio, The Last Gardian, devrait proposer à un petit garçon enfermé de s'allier avec un monstre pour sortir de cette prison. Plus proche dans l'esprit d'Ico, le jeu sortira sans doute fin 2011



Un autre jeu à venir pourrait bien marquer le genre: Journey. développé par thatgamecompany, à qui l'on doit déjà flower et flow, deux jeux foufous, Journey propose d'incarner un personnage seul dans un désert pour sa quête. Encore très vague, le jeu devrait exploiter la sensation de solitude au maximum. Dénué de repères, avec le minimum d'indications, le "jeu" s'annonce plus comme une expérience. qu'on pourra partager avec un autre mais... sans véritablement pouvoir communiquer. Ah oui, moi aussi je demande à voir.







Tout ça pour dire, je veux une PS3. Heureusement, le Pciste convaincu que je suis pourra bientôt se consoler avec Portal 2. Pour ceux qui n'auraient pas suivi, le premier opus vous permettait d'incarner un sujet d'expérience devant résoudre des puzzles seul, avec pour seule arme un créateur de portail. ce FPS puzzle game, était, en plus d'être novateur, complètement absurde. Comprenez: un jeu qui ne se prend pas au sérieux et qui pourtant attire une énorme communauté de fan. Ce qui n'était qu'un simple projet démontrant les capacités du moteur graphique devient une légende vidéoludique. J'exagère? Bof, à peine.


Le jeu gagnait beaucoup par sa voix off promettant une fête, un soutient psychologique et un gâteau à la fin de l'aventure. Portal 2 s'annonce plus long, plus fort, plus fourbe. Avec de nouveaux pouvoirs, de nouvelles possibilités de gameplay.

Et en plus, ça fait un merveilleux cadeau de saint Valentin. Que demander de plus?

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