Un jour il faudra qu'on se fasse une raison: nous autres bouffeurs de grenouilles, on sait pas faire de film d'action. Cela dit, j'ai jamais mangé de grenouilles et on peut facilement trouver une ou deux exceptions. Mais l'exception confirme la règle, z'avez jamais été à l'école ou quoi? Bon.
C'est en voyant "A bout portant" que cette réflexion s'impose sans équivoque. Non, parce que honnêtement on pourrait y arriver, on a des acteurs, des lieux, des musiciens, mais... va falloir revoir ton scénar, coco (on s'appelle comme ça dans le cinéma, mets toi à la page).
Dans ce film, Gilles Lellouche est infirmier et se retrouvé mêlé à un sombre complot bien trop compliqué à base de flics ripoux (Gérard Lanvin) et de gentil gangster (Roschdy Zem). En gros, il doit sauver le gangster pour l'apporter à un autre gangster qui ne veut pas le tuer mais lui aussi le sauver mais il peut pas alors il kidnappe la femme de Gilles qui est enceinte mais les flics veulent empêcher Gilles de sauver le gangster non pas parce qu'ils veulent sauver le gangster d'un autre gangster qui voudrait le tuer mais parce qu'ils veulent le tuer eux même. Vous avez compris? Moi non plus.
A vrai dire, ça commence bien. Le héros est un monsieur tout-le-monde perdu dans la tempête et fait ce qu'il peut pour sauver sa femme, rapport au fait que c'est un mec bien. Personnellement j'ai pensé à Die hard, le mec qui a rien demandé à personne qui se retrouve à sauver le monde. Ouais mais Die Hard, c'est fun.
Rapidement le film se paume dans le dédale des flics/ gansters ripoux/pas ripoux. Sujet éculé s'il en est. Là, ça ne sert pas à grand chose, si ce n'est à porter la confusion chez le spectateur et aussi chez les personnages (après tout on se sent moins seul comme ça). mais ça, à la limite, je pardonne (grand prince tavu). Bon, passe encore sur les acteurs qui ont décidé d'être mono-expressifs, surtout mon Gégé Lanvin qui nous la joue gros dur taiseux à l'ancienne. Too much à l'ancienne Gérard, un peu de renouveau te ferait pas de mal.
Non, le principal soucis, c'est que le film manque carrément d'envergure. Quelques exemples. Au début du film, le héros sauve le gangster alors qu'un méchant vient de débrancher son appareil respiratoire à l'hopital. DANS N'IMPORTE QUEL FILM, on aurait vu le héros faire un massage cardiaque, du bouche à bouche, une trachéotomie avec un bic, une opération à coeur ouvert, que ne sais-je! Mais là, non. tranquillou Gillou, vas-y que je te redonne de l'oxygène avec un ballon fait exprès. Elle est où l'aventure?
Autre symptôme: plus tard dans le film, un radiateur d'appoint est renversé, un appartement prend feu. Vous les voyez les grandes flammes, les pompiers, les grands brulés, les explosions? Oubliez. Un feu, ça s'éteint avec une couverture qui étouffe la flamme, ça fait plus réaliste quoi. MAIS IL EST OU LE SPECTACLE?
On a aussi la gentille flic qui téléphone à ses copains pour leur dire de se dépêcher mais qui conduit mollo parce que la prudence c'est important. Ah si tu viens voir de la course poursuite en bagnole t'es un peu sur ta faim, faut admettre. On est pas dans Bullit, faut se faire une raison. La seule course poursuite se fait à pied dans le métro (la scène est pas trop mal...) et se finit dans un ascenseur (... mais pas trop bien non plus).
John McClane, lui, il fait péter des immeubles en faisant des blagues sur Cary Grant. En France, on éteint le feu avec une couverture en toussant un peu. Dur.
Le cinéma, c'est comme aller chez la coiffeuse: On se dit qu'on va passer un bon moment dans son fauteuil, on va être dorloté, la coiffeuse a un chouette décolleté, enfin tout pour être heureux. Mais au moment où tu vas lui mater les roploplos, tu vois qu'en fait elle y connait rien. A l'écran, c'est le massacre, et quand c'est fini, tu dis que c'était bien histoire de partir plus vite, genre même pas tu mates le générique. Et je te parle même pas de la conversation. Du coup la fois suivante, tu vas voir le coiffeur d'en face, il est pas sexy, il fait que dans le classique mais t'es pas déçu.
Et si t'as du bol, la coiffeuse est sexy, comme dans ce chouette film qui n'a rien à voir:
Et puis la musique... le coiffeur d'en face il te met du rock old school que t'as entendu 100 fois, mais au moins tu kiffes. la coiffeuse elle te mets RFM et tu chiales des tympans, faut dire ce qui est. Comprendre: au lieu de faire le choix des violons, matez du Scorsese et voyez la judicieuse utilisation des Rolling Stones et du rock en général. Ou alors "Enfermé dehors", car Albert Dupontel a prouvé qu'il avait bon gout en invitant les Hyènes pour la BO (on parlait d'exception au début, voilà voilà).
Bref, je vais mater l'Arme Fatale II.
Et puis la musique... le coiffeur d'en face il te met du rock old school que t'as entendu 100 fois, mais au moins tu kiffes. la coiffeuse elle te mets RFM et tu chiales des tympans, faut dire ce qui est. Comprendre: au lieu de faire le choix des violons, matez du Scorsese et voyez la judicieuse utilisation des Rolling Stones et du rock en général. Ou alors "Enfermé dehors", car Albert Dupontel a prouvé qu'il avait bon gout en invitant les Hyènes pour la BO (on parlait d'exception au début, voilà voilà).
Bref, je vais mater l'Arme Fatale II.
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RépondreSupprimerBon sang mais j'ai rate un episode ou quoi ??? Je ne savais pas que tu avais un blog et en plus il a l'air de pulluler de petits tresors. Ouahou !! J'ai trouve ou perdre ma souris les soirs de detresse ou j'erre sur la toile en recherche de brainfood.
Des bisous NZ ;)
hé hé ;) j'espère qu'il n'y aura aps trop de soirs de détresse tout de même! mais du brainfood j'espère qu'il y en aura... bises tout à fait normandes
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